Lot 171
[Première Guerre mondiale Puy-de-Dôme]FAMILLE DE BERNARD DE LA FOSSELot d env. 60 L.A.S....
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[Première Guerre mondiale – Puy-de-Dôme]
FAMILLE DE BERNARD DE LA FOSSE
Lot d’env. 60 L.A.S. et divers, 1885-1942, correspondance et documents manuscrits en provenance de la famille de Bernard de la Fosse, propriétaire du château de Bellerive sur la commune de La Roche-Noire (Puy-de-Dôme), dont :
• env. 35 lettres, 1914-1917, écrites par Jean Marcel de Bernard de la Fosse (1874-1963), lieutenant au 3e régiment de chasseurs, chauffeur automobiliste à l’état-major du général Dubail, adressées à sa mère la vicomtesse de Bernard de la Fosse : « 8 janvier 1915 (…) Je suis toujours au même port d’attache et le temps me semble mortellement long ! Je dis mortellement car ce n’est pas un mot trop fort pour traduire la souffrance morale que nous endurons, et la résultante qui est un abrutissement progressif. (…) Que d’ennui on perd patience ! (…) Nous avons la pluie presque sans arrêt dans cette affreuse ville aussi humide qu’un puits. Et une boue ! Enfin nous sommes peu à plaindre à côté de ceux qui sont à quelques kilomètres devant nous. Ils ont de l’eau jusqu’aux genoux et passent leurs tristes journées à pomper l’eau de leurs tranchées avec des pompes à incendie pour la projeter dans les tranchées allemandes. Les Allemandes en font autant de leur côté. Ajoutez à cela que de temps à autres les tranchées ou abris s’effondrent sur les hommes, qu’on est obligé de déterrer et vous aurez une idée ce que souffrent nos braves fantassins. Nancy est sérieusement bombardé, il y a eu 30 morts et cela va continuer (…) On nous a distribué des casques et des masques. Car les Allemands se servent beaucoup de leurs gaz et d’obus asphyxiants. Le docteur me disait que l’effet de ces gaz a provoqué plusieurs cas de folie tant la douleur est grande… » ; « 2 février (…) Je vous écris de ma casemate des tranchées où je suis bien installé dans la montagne (…) On canonne beaucoup dans notre secteur dont le nom revient souvent dans les communiqués, mais nous y avons des positions supérieures à celles des Allemands et ils ont toutes peines du monde à s’y maintenir sans trop de pertes. Nos obus sont infiniment supérieurs aux leurs et nous tirons infiniment plus rapidement qu’eux. Nous savons indirectement qu’ils sont très découragés… » ; « 5 avril 1915 (…) Je l’ai échappé belle. Le 30 mars je suis resté sous le feu de l’artillerie ennemie pendant toute une matinée. Plus ou moins à l’abri dans une tranchée. Les 75 tirant par-dessus moi et les obus ennemis arrivant au lieu précis ou complètement ratés. Comme un lapin j’ai esquivais celui qui devait m’envoyer ad patres, deux obus de 77 ont éclaté à 15 mètres au plus de ma voiture si bien que mon capitaine me croyait touché. Le déplacement d’air a poussé sur moi mon chauffeur assis à côté de moi. La terre me tombait sur la tête. Et bien chaque fois se réhabituer au bruit pendant une demie heure puis on n’y fait plus attention. On ne baisse même pas la tête quand ils passent au-dessus de nous. J’ai assisté à une belle canonnade et j’estime à 500 les obus qui me sont passés sur la tête en une demie heure. C’est un potin assourdissant. La terre tremble et on est étourdi par le déplacement perpétuel de l’air. Je n’aime pas beaucoup le sifflement des balles par exemple. On ne s’y habitue pas comme à l’obus… » ; « 26 août 1915, Épinal (…) Je viens d’échapper par miracle à une mort certaine. J’ai été le point de mire d’Allemands retranchés dans un village. J’étais avec un jeune et entreprenant capitaine qui a offert d’aller reconnaître lui-même en auto avec moi si le village était occupé oui ou non par les Allemands. Notre infanterie n’osant avancer. (…) à un moment donné une avalanche de balles s’est abattue sur nous, une balle a traversé la Torpédo de ma voiture se dirigeant droit sur mon cœur. Elle a heureusement rencontré mon compteur de vitesse en cuivre épais qu’elle a traversé de part en part, a dévié un peu, m’a attrapé à l’index de la main gauche et a passé en ronflant à ras de mon œil gauche. J’ai reçu plein la main et la figure des éclats de verre. Mon capitaine a sauté à bas de la voiture et s’est couché dans le fossé m’ordonnant de faire demi-tour (…) nous avons été salués par deux obus qui ont éclaté à 25 mètres en avant et à droite de la voiture. De l’avis de tous c’est par un vrai miracle que j’ai échappé à la mort (…) Les automobilistes sont très très exposés. Tous les jours nous sommes dans la mitraille… » ; « 6 juillet 1917 (…) nous l’avons même échappé belle. Quand nous avons quitté le village il était déjà sous les gaz. Et j’avais oublié mon masque. Guy aussi je crois. Je n’ai su que le lendemain que cinq hommes s’étaient trouvés dans mon cas sans masque et ont été asphyxiés. Deux tués sur le coup. Les autres morts dans la journée… » ; « 18 avril 17 chère maman je suis en plein dans la danse. La terre tremble de telle façon qu’on croirait que c’est elle qui s’écroule. Je suis à côté d’un dépôt de munitions. Si un obus tombe dessus, je ne souffrirai pas. Il en est tombé à quelques mètres. Nous sommes dans une mer de boue, expression consacrée, mais juste c’est extraordinaire on a de l’eau boueuse jusqu’à la moitié du mollet. Je suis malgré ces souffrances heureux. Car où je suis-je rends de vrais services. Et quand à ma peau j’en ai fait le sacrifice. A Dieu de décider. J’ai peur d’attraper des poux, il y en a partout et des milliers de rats… » ;
• 5 documents relatifs au pont suspendu de Cournon dont l’acte de société de 1838.
Adjugé : 50 €


