Lot 162
[Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT ET HOMME DE LETTRES Lot...
![[Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT... [Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT...](<150:ddoc-52981-57938852d6a09719929a2f7b042a44eb-162_1.jpg, <480:ddoc-52982-563b0ee83366c6f823eb26c348d236dc-162_1.jpg, <640:ddoc-52983-d052ab1500c066959345bc78b996336a-162_1.jpg, <900:ddoc-52984-a55e19a6238256f6b3f4c052a5c716b7-162_1.jpg, <1200:ddoc-52985-6819e26aa3cbbded254bc16815801fad-162_1.jpg, >1200:ddoc-52986-d25faf397133119aaae018b3a4f84f7b-162_1.jpg)
![[Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT... [Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT...](<150:ddoc-52981-57938852d6a09719929a2f7b042a44eb-162_1.jpg, <480:ddoc-52982-563b0ee83366c6f823eb26c348d236dc-162_1.jpg, <640:ddoc-52983-d052ab1500c066959345bc78b996336a-162_1.jpg, <900:ddoc-52984-a55e19a6238256f6b3f4c052a5c716b7-162_1.jpg, <1200:ddoc-52985-6819e26aa3cbbded254bc16815801fad-162_1.jpg, >1200:ddoc-52986-d25faf397133119aaae018b3a4f84f7b-162_1.jpg)
![[Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT... [Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT...](<150:ddoc-52988-0872ddc286dcf984be13a82487d518ec-162_2.jpg, <480:ddoc-52989-7e681f257e7e751021826c213d39c37f-162_2.jpg, <640:ddoc-52990-a78dd36d2d9777855b38da96fc7557db-162_2.jpg, <900:ddoc-52991-0be03ebc2478fd8303696060940a40a2-162_2.jpg, <1200:ddoc-52992-3401c7f55ac2f2a64954c4b67ffc2e03-162_2.jpg, >1200:ddoc-52993-dde6687fc985fa8fa02521c9a64d81aa-162_2.jpg)
![[Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT... [Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT...](<150:ddoc-52995-93ff5c3ced852a17ab735a1df5296b3a-162_3.jpg, <480:ddoc-52996-e4571e335ee2afe37a0b61ef6939f6e8-162_3.jpg, <640:ddoc-52997-0d70c7f45125b03ffe7acca6cf2a3134-162_3.jpg, <900:ddoc-52998-3145da21ecd5ba01f802cb8b8b1789ab-162_3.jpg, <1200:ddoc-52999-88977251726196f7263c2c10a9e3d922-162_3.jpg, >1200:ddoc-53000-310a48449b1c47d1188cb44b5342c998-162_3.jpg)
![[Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT... [Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT...](<150:ddoc-53002-74890fb0a91e8e41a1246f0d08df525c-162_4.jpg, <480:ddoc-53003-a1bea787b9d426abd57f393b80a02fda-162_4.jpg, <640:ddoc-53004-993a397468abbbe94e9b0451230b640a-162_4.jpg, <900:ddoc-53005-343c6247c1b787ebe2b797c0cb9e795b-162_4.jpg, <1200:ddoc-53006-4cb9d10c6f780110ed174da77b9777f3-162_4.jpg, >1200:ddoc-53007-e7e17d06f6028504502b750c99889f42-162_4.jpg)
![[Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT... [Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT...](<150:ddoc-53009-1ebdd05db64aec1dc90719c83109ad55-162_5.jpg, <480:ddoc-53010-ced59f90fad2834559ed8e5c37452689-162_5.jpg, <640:ddoc-53011-d68aefa60eda4791debb2cb432e16f9c-162_5.jpg, <900:ddoc-53012-82ae15f6fec1304fea44e9660290b79d-162_5.jpg, <1200:ddoc-53013-a8719b174f1ff1c6ded15ed788a98a24-162_5.jpg, >1200:ddoc-53014-8ab478529b12520f45c593b6ea592cdf-162_5.jpg)
![[Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT... [Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT...](<150:ddoc-53016-96745ac10d3b64733df473a455f5bd30-162_6.jpg, <480:ddoc-53017-d950e2f87cff503198e0c128dfbeb4a4-162_6.jpg, <640:ddoc-53018-3b98812ca585e7d4af4cda0011b84be2-162_6.jpg, <900:ddoc-53019-019cfb35c44b2a84aba84ee9493f6026-162_6.jpg, <1200:ddoc-53020-9e53391fba31be895c36208289547261-162_6.jpg, >1200:ddoc-53021-78a95f3384b7ad063899f45ca8333187-162_6.jpg)
![[Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT... [Polytechnique Génie]FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT...](<150:ddoc-53023-a98c1a2856f266baa512741225bfa4ca-162_7.jpg, <480:ddoc-53024-e0ab9a1c8a1c1b6a1c63f2cba2f36c8d-162_7.jpg, <640:ddoc-53025-cf1d9535a598cd489564923551e6d6ef-162_7.jpg, <900:ddoc-53026-d93277bf9474ffab49a72ba1396daf06-162_7.jpg, <1200:ddoc-53027-272dc65cafeea89e5d71c319823cb871-162_7.jpg, >1200:ddoc-53028-2565c50759589c784731369775425d53-162_7.jpg)
[Polytechnique – Génie]
FAMILLE CARETTE, OFFICIER DU GENIE MILITAIRE, AVOCAT ET HOMME DE LETTRES
Lot de + de 150 pièces manuscrites
• Env. 75 L.A.S. et L.S. adressées à Antoine Michel Carette (1772-1855), entre 1794 et 1854, tous formats ;
Antoine Michel Carette débute sa carrière militaire comme sous-lieutenant à l’armée de Sambre-et-Meuse durant la campagne de l’an II. Admis à l’école polytechnique le 1er décembre 1794 et en sort le 21 décembre 1797 sous-lieutenant élève du génie. Lieutenant rattaché à l’armée du Rhin en 1800, il est employé à la démolition d’un village autrichien le 28 février 1801. Durant le dépôt de mines, il est atteint par l’explosion de l’une d’elles, d’une grêle de pierres qui lui cassent le bras droit, lui fracassent la jambe droite dont il a dès ce moment perdu l’usage, et son corps est couvert de 44 blessures. Reçoit la décoration de chevalier de la légion d’honneur en 1804. Attaché au dépôt des fortifications et nommé capitaine la même année, il est envoyé au camp de Boulogne jusqu’en 1806. Chevalier de l’Empire le 10 septembre 1808. Intègre l’armée du Nord et de l’Escaut. Commandant supérieur du génie à Delfzyl (Hollande), il fait preuve de bravoure lors du siège de cette place forte du 14 novembre 1813 jusqu’au 23 mai 1814, date de son évacuation. Commandant du génie à Saint Germain en Laye, il quitte ce poste le 12 mai 1815 pour entrer à l’Ecole impériale de Saint Cyr en qualité de professeur de fortifications. Chevalier de Saint Louis le 10 décembre 1817. Ingénieur en chef le 8 décembre 1827, officier de la légion d’honneur le 30 octobre 1829. Admis à la retraite le 4 juin 1833. Auteur d’une traduction de l’ouvrage de l’italien Mascheroni : Géométrie du compas. Paru en l’an VI et réédité en 1808
Correspondances privées d’anciens camarades de promotion de polytechnique, de l’école du génie ou du corps d’artillerie, en service ou à la retraite, ayant fait campagne sous la Révolution et l’Empire, et divers, dont :
Longue L.A.S., Paris, 4 mai 1798, Charles Pierre Boullanger (1772-1813), polytechnicien, ingénieur explorateur géographe et hydrographe, y évoquant la préparation de l’expédition d’Egypte et de l’ouverture de l’Ecole des géographes : « Camarade et ami (…) je trouve par là l’occasion de me rappeler à votre souvenir, ainsi qu’à celui de mes anciens collègues à l’école polytechnique, devenus comme vous habitants de Metz. Vous avez sans doute entendu parler, de cette expédition dont le but n’est pas encore connu, mais qui suivant le bruit public tend à former une colonie dans l’Egypte, et dans laquelle le gouvernement employe des savants distingués tels que Bertollet, peut-être Monge, Fourier, etc. Vous savez en outre que Chaumont, Boucher et Greslé avaient fait une pétition au ministre de la Marine pour lui demander 3 places qui se trouvaient vacantes à l’école de construction. Leur pétition était restée sans réponse dans le carton des bureaux et y serait peut-être encore. Mais l’école polytechnique et les diverses écoles d’application fournissant un certain nombre de sujets pour l’expédition, on leur proposa d’en être, le général du Falga qui doit y jouer un rôle important se chargea de leur faire avoir leurs lettres d’élèves ingénieurs constructeurs. Ils ont accepté, ont leurs lettres et sont partis pour Toulon. Vous êtes étonné et l’êtes avec raison de me savoir chez le citoyen Mac-Dermott. Dans le fait je n’y devrais pas être, mais bien à Meudon, ayant été reçu, pour aller à cette école et delà aux Géographes. Mais il est rare que rien me réussisse. Après notre examen, nos lettres qui eussent dues nous être expédiées de suite, ne l’ont pas été. (…) Enfin tout étant obtenu, la veille du jour, où nous devions recevoir nos lettres, le ministre a témoigné l’intention de supprimer cette école, il a arrêté nos lettres, a demandé qu’on lui fit un rapport sur l’utilité de l’établissement. Le rapport est, et est favorable. (…) Nous ne savons pas si dans le cas de sa suppression, nous irions ou non aux Géographes. Jugez comme il est agréable, d’être ainsi et depuis si longtemps dans l’incertitude sur son sort. (…) nous obtenons d’aller directement à l’école des Géographes, je suis pour longtemps dans cette maison, en supposant toutefois que le citoyen Macdermott s’arrange de moi, comme je m’arrange de lui et de ce qui l’entoure... » ; Longue L.A.S., Paris, 22 juin 1800, Jean-François Derosne (1774-1855), pharmacien et chimiste : « (…) car indépendamment des affaires de la maison, le futur établissement du citoyen C. Gass. [Charles-Louis Cadet de Gassicourt] nous donne l’éveil et nous tient continuellement sur le qui-vive. Tes craintes sur le tort qu’il peut nous faire ne sont pas sans fondement. Il est certain que son nom trompera beaucoup de monde. Mais enfin c’était une chose inévitable à moins que de former une nouvelle société (…) Il s’est fait recevoir comme moi au collège de pharmacie et il s’est beaucoup distingué dans ses examens. Mais on peut avoir beaucoup de faciliter à parler, savoir même bien la théorie de son état, et être encore un pauvre pharmacien quand on n’a pas commencé ce métier de bonne heure. Il parait bien dégoutant, et l’assujettissement seul qu’il exige suffit pour rebuter ceux surtout qui, comme notre rival, ont vécu toujours dans l’indépendance et au milieu des sociétés. Sa boutique va s’ouvrir incessamment et il compte faire circuler des avis dans Paris et les départements ; tu penses bien que nous ne serons pas en reste de ce côté-là. (…) J’ai appris par M. Parmentier que ton frère a demandé son licenciement ; je crois que c’était le meilleur parti qu’il avait à prendre n’ayant pu se faire une place dans les hopitaux de Paris ou des environs. Il va prendre finalement le cabinet de ton père, car la chirurgie ne lui présentera pas de grands avantages. C’est un art qui a été embrassé par trop de monde pour qu’il puisse faire vivre tous ceux qui s’y sont accrochés. (…) J’espère bien mon cher ami que tu es à présent raccommodé avec le gouvernement actuel et surtout avec son chef. Nous étions dans de bien mauvais draps quand tu étais à Paris, et notre situation est bien améliorée. On ne peut disconvenir que cet heureux changement ne soit dû à Bonaparte. Il faut bénir les grands hommes, quand leur ambition est de rendre leur pays libre, victorieux et enfin paisible… » ; L.A.S. David, capitaine du génie dans l’armée du Rhin : « Reutty en Tyrol 24 août 1800 (…) à mon arrivée dans cette ville c’eut été un acte méritoire de trouver le temps de t’écrire (…) là j’étais entouré de trois jolies filles, douces comme des agneaux, amoureuses comme des chattes ; après une si longue retraite pouvais-je demeurer immobile au milieu d’objets si vivifiants ? Tu connais l’irrésistibilité de la chaire : il m’a fallu en passer par là la plus jeune d’entr’elles, car enfin il m’a fallu choisir, m’a toute occupée, et vraiment elle en valait la peine, c’eut été un supplice que de lui dérober un seul moment ; ah ! que de beaux projets j’ai conçu ! Ils sont dignes d’un Hérode. Heureusement que j’en ai bientôt reconnu la folie, nous en rirons quelques jours. Mais à Reutty à 25 lieues de l’objet chéri, enterré dans les montagnes, à l’aspect des neiges qui couvrent déjà leurs cimes, mes sens ont bien voulu se rassoir, me permettre de penser et de penser au solide : c’est comme tu le sais le sort de l’amour de le céder tôt ou tard à l’amitié. Tu sauras donc mon ami qu’après avoir quitté ma belle pour la seconde fois à cause des mouvements continuels de notre quartier-général, je me trouvai à Landsperg où il vint s’établir, lorsque l’armistice fut conclue (…) Le lendemain matin je grimpai sur mon cheval, mon domestique sur le sien, et nous galopâmes à Augsbourg. J’y trouvai à mon arrivée deux secrétaires installés dans mon logement. Je les expulsai et rentrai dans mes droits. Depuis quinze jours j’y filais l’amour le plus parfait (…) quand notre commandant vint tout déranger : vous voudrez bien vous rendre de suite à Reutty pour y faire démolir les forts, fortins et batteries construits par l’ennemi pour la défense du Tyrol… » ; 2 L.A.S., camp de Saint-Omer, 20 mai 1805, René César Guyot-Duclos (1762-1846), général du génie, directeur des fortifications et de l’école du génie de Metz dont Boulogne : « (…) La retraite de M. Tournadre me fera probablement devenir colonel. Il ne serait pas tout à fait aussi plaisant d’aller en Corse ou à l’île d’Elbe. (…) Je ne suis point étonner des choses peu flatteuses débitée par le ministre de la Marine sur le compte de ce pauvre petit port de Wimereux. Ce monsieur ne nous aime pas beaucoup ; il n’a jamais cru que nous nous tirerions de cette entreprise ; messieurs de la Marine de la garde pestent d’être à Wimereux ; en voilà plus qu’il n’en faut pour décrier le port. Ces clabauderies n’empêcheront point qu’on n’en tire un grand parti, et que les marins du pays ne le trouvent plus commode et plus sûr que Boulogne et Ambleteuse. J’ai l’histoire du corps du génie, que m’a prêtée le général Androny. Cet ouvrage est assez bien écrit, n’était pas aisé à faire et offre des détails très intéressant… » ; L.A.S., Passy, 1er mars 1812, M. Janin maître de pension à Passy, adressée au chevalier Carette capitaine au corps impérial du génie à Ostende, au sujet de son fils mis en pension : « Monsieur (…) je vous prie de vous reposer entièrement sur mes soins, et sur ceux de mon épouse qui devient pour lui une autre mère. Ses larmes ont coulé abondamment les premiers jours. Il les a montrées à M. et Mesdames Aubé qui vinrent le voir le dimanche après son entrée ; nos consolations, les jeux de ses condisciples, rien de pouvait le distraire. Il avait du chagrin de n’avoir pas vu son papa l’amener lui-même à la pension et l’y faire ses adieux. Heureusement votre lettre lui arriva et lui rendit sa gaieté. Il a ressenti une nouvelle fois ses douleurs dans le bas ventre. (…) je montrai notre Auguste au médecin de la maison, qui ordonna le bain. Les douleurs ont été calmées par ce moyen. La baignoire lui sert chaque semaine. Il prend tous les matins sa tasse de lait chaud, qui paraît être pour lui un agréable déjeuner. Dès le premier jour il s’est fait aux divers exercices de la maison. Il se lève et s’habille aussi promptement que les autres. Il est zélé pour ses livres. Il se familiarise avec les premiers éléments de la langue latine qu’il avait perdu de vue… » ; 2 L.A.S. Etienne Pierre Henri Durivau (1779-1851), polytechnicien, chef de bataillon du génie et directeur des études à l’école polytechnique, dont La Fère, 13 janvier 1829 : « Je m’en veux beaucoup mon cher Carette d’avoir autant tardé à t’accuser réception de la géométrie du compas et à te remercier de ton aimable attention. Mais tu sais ce que c’est qu’un piocheur enfoncé dans la recherche de quelque point de vue scientifique. Il ne mange pas pain sur nappe qu’il n’ait atteint son but (…) Ici nous charmons les ennuis de notre petite ville par des bals d’hiver et des bastons ; mais quelques amateurs se sont cotisés pour atteindre à des jouissances plus relevées. Ils reçoivent les cours de MM. Cousin, Villemain, Guizot avec l’antidote, c'est-à-dire avec les critiques qui les suivent côte à côte. Le premier de ces professeurs autant que nous en pouvons juger avec nos esprits de province, tantôt se perd dans les nuages, tantôt ne débite que des trivialités déguisées sous la pompe des expressions. Au total il n’a pas encore fait notre conquête ; il est vrai que nous avons une très bonne artillerie. Cela rend notre défense plus opiniâtre (…) Le conseil supérieur de la guerre qui semble vouloir tailler si largement dans le vif devrait bien nous apprendre par quelle porte sortent aussi nos généraux pour entretenir le mouvement dans la masse du corps, pour ne pas éteindre toute espérance d’avancement parmi les pauvres capitaines surtout qui sont pour ainsi dire stéréotypés… » ; 3 L.A.S. Jérôme de Laage de Meux (1777-1856), ingénieur en chef de l’île d’Oléron et lieutenant-colonel du génie, député sous la Restauration dont Château d’Oléron, 16 août 1830 : « Mon cher Carette (…) Le mariage est fait du 3. (…) Leur union date à peu de jours près de la terrible secousse qui a renversé un gouvernement de 15 ans d’existence. Puisse celui-ci se maintenir, et avoir assez de force pour traverser les factions. Il est la révélation des prophéties qu’on m’avait faites à Paris en 1826. Car dès ce temps-là on me disait : on se mettra aux croisées pour voir défiler le convoi de la famille royale, mais personne ne les suivra dans l’exil. C’est un grand bonheur pour nous que nos enfants fussent partis de Paris la veille du soulèvement. S’ils y eussent été, il eut peut-être été impossible de les empêcher d’y prendre part : ici tout s’est passé sans le moindre inconvénient envers qui que ce soit et avec la plus grande tranquillité. Je ne sais si dans ce déchirement l’école de Saint Cyr sera maintenue ou renouvelée (…) Gourville est définitivement placé capitaine commandant l’artillerie à l’île de Ré… » ; L.A.S., Avallon, 16 juillet 1831, Philippe Joseph Caristie (1775-1852), polytechnicien, ingénieur des ponts et chaussées : « Mon cher Carette (…) que de choses se sont écoulées depuis l’instant heureux où lié par un commun désir et besoin de nous instruire nous nous exercions à qui mieux, mieux sur nos équations de la parabole, de l’ellipse et de l’hyperbole… Jamais mon cher Carette jamais je n’oublierai de ma vie le modeste réduit que j’occupais à cette époque dans l’hôtel de Broglie qui nous servait d’académie et nos petites croisées de la vue de Bellechasse en face desquelles étaient nos deux jolies et petites voisines toutes aussi studieuses que nous. Où sont-elles aujourd’hui, que de choses se sont passées depuis cette époque ? Tu dois te rappeler qu’à mon retour d’Egypte, j’ai eu le bonheur de te revoir chez ton père… » ; 17 L.A.S., 1800-1830, Jean Baptiste Bonaventure Béreux (1778-1844), polytechnicien et capitaine du génie militaire, dont 13 L.A.S. écrites de son poste en Corse à la citadelle d’Ajaccio entre 1828 et 1830 : « (…) Les paysans (je ne dirai pas les cultivateurs, car ici on ne cultive pas ; on brûle les mauvaises herbes des champs appelés maquis ; on sème là-dessus, et ça vient. Pour planter des vignes ou autre travail pénible, il vient d’Italie des Lucquois. La vigne une fois en rapport est pour son propriétaire comme un châtaignier.) Les paysans donc ne savent ce que c’est que provisions pour eux-mêmes, on calcule pour tirer, en temps utile, un meilleur parti de ce qu’ils récoltent. Ils apportent en même temps au marché leurs raisins, figues, châtaignes etc dont il faut s’approvisionner pour le reste de l’année. Car d’ici à peu, ils n’auront plus rien à vendre. On nous promet forte chasse de passage durant une partie de l’hiver. On retombera ensuite au bœuf et au lard jusqu’aux légumes et fruits nouveaux. Heureusement il y a sans doute quelques propriétaires de vignes qui spéculent, en sorte que nous avons eu jusqu’à présent et espérons conséquemment avoir couramment du bon vin, mais au prix exorbitant de 8 à 9 sous, tandis qu’à Bastia il ne passe pas cinq sous… »;
L.A.S. Charles-Henri Le Caruyer de Beauvais (1769-1861), officier d’artillerie et maire de Lainsecq (Yonne) ; Frédéric Derouet (1779-1861), polytechnicien, capitaine du génie militaire ; Charles de Carondelet (1744-1830), baron de Beaudignies, ancien officier d’artillerie et maire du Quesnoy ; Jean-Jacques Ambert (1765-1851), général de division d’Empire ; Antoine Joseph Vinache (1773-1832), lieutenant-colonel du génie ; Jean Jacques Debure (1765-1853), libraire du roi et de la bibliothèque impériale ; Charles Bonnin de la Bonninière comte de Beaumont (1768-1836), colonel de cavalerie, gouverneur commandant de l’Ecole militaire de Paris de 1820 à 1830 : « 8 avril 1826, Mon cher capitaine le Roi devant passer une grande revue au Champ de Mars mercredi prochain 12 de ce mois je pense qu’il serait convenable de faire mettre du sable sur le mauvais pavé de la chaussée qui borde le bâtiment de l’école militaire… » ; etc.
• Env. 70 L.A.S. et L.S., 1819-1856, adressées à Antoine Auguste Carette (1803-1885), bachelier en rhétoriques et philosophie, diplômé de l’université en lettres, jurisconsulte, docteur en droit, avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, chevalier de la Légion d’honneur ;
Correspondances de ses condisciples du collège royal de Versailles et camarades de promotion de la Sorbonne, et divers, dont : Antoine Bélanger (1804-1878), homme de lettres, traducteur de compositions musicales ; Gustave Lemoine (1802-1885), auteur dramatique de romances et de vaudevilles, époux en 1842 de la compositrice Loïsa Puget, chevalier de la Légion d’honneur en 1869 ; Jean Baptiste Antoine Constant Jamin Changeart (1802-1868), fils du maire de Fontainebleau, inspecteur et directeur des postes, chevalier de la Légion d’honneur ; François-Édouard Lebel (1803-1879), notaire à Pierrefitte sur Seine de 1835 à 1864 ; Robert Augustin Antoine de Beauterne (1813-1846), auteur de romans connu pour ses ouvrages sur Napoléon Ier et ses volumes catholiques à destination des enfants ; Louis Jacques Guyot (1804-1864), avocat et poète ;
Achille Villette (1802-1867), docteur en médecine ; etc.
Adjugé : 700 €


